Tout n’est pas dit, et l’on ne vient pas trop tard.

L’Université buissonnière est buissonnière parce qu’elle prend les chemins de traverse. Elle fait sa place en tout lieu : elle s’installe dans des lieux de l’espace public, qu’ils soient appropriés ou pas.
L’Université buissonnière crée les conditions pour qu’advienne quelque chose, sans que ce quelque chose soit précisément anticipé.
L’Université buissonnière cherche à créer une possibilité. C’est la disposition à prendre goût au savoir qui lui donne sens. C’est à donner du sens qu’elle s’attache.
L’Université buissonnière est l’amie des zones à défendre, des zones à défricher, des zones à découvrir, des zones à débusquer. Elle sait trouver à s’arranger des interstices de l’institution.
L’Université buissonnière est université parce qu’elle reste fidèle à l’ouverture ainsi qu’à l’hospitalité qui en ont assuré la règle.
L’Université buissonnière reste attachée à l’indulgence et à la bienveillance auxquelles la connaissance oblige. Elle ne se déprend pas du ravissement que sait constituer tout savoir.
L’Université buissonnière envisage autrement les relations savoir-pouvoir. Elle veut les transformer. Parce qu’elle tient à s’affranchir des titres et des réputations pour s’entre-émanciper.
L’Université buissonnière récuse le monde de la compétition de tous contre tous. C’est parce qu’elle en déplore la tristesse et veut renouer avec un enjouement dans la fréquentation du monde.
L’Université buissonnière est autre chose qu’une entreprise. Elle n’est pas le projet d’une initiatived’excellenceinnovanteàbutlucratif.
L’Université buissonnière est l’occasion de rencontres dont la signification se construit en situation. Par des confrontations à même de bouleverser les relations, les rôles, et les places assignées.
L’Université buissonnière a pour ambition de produire des œuvres en commun, d’envisager la recherche comme une forme de création indisciplinée, propre à bouleverser les horizons d’attente.
L’Université buissonnière s’ordonne donc en collectif et n’existe qu’autant que chacune et chacun, participant d’un commun toujours en devenir, la fait vivre et perdurer.
L’Université buissonnière œuvre dans un esprit d’ouverture et de respect mutuel. Et ne rechigne pas à l’autocritique. Il n’empêche : elle existe en totale réprobation des actes et des propos d’ordre discriminatoire ou phobique. Elle ne tolèrera pas qu’en son sein des personnes s’y livrent. En aucun cas. D’aucune façon. Sous quelque prétexte que ce soit.
Vous êtes étudiantes, artiste, anarchitecte, militants, réfugié, citoyenne, graphiste, précarisée, sans étiquette ou à mille casquettes – et vous vous reconnaissez dans cette charte en forme de fugue ? Alors c’est à vous de jouer ! L’Université buissonnière sera ce que vous en ferez, ce que nous en ferons, chemin faisant.