L’université buissonnière, l’association Antropologia et l’association L’Autre ont mis toutes leurs forces et leurs imaginaires en commun pour vous concocter un festival autour des questions brûlantes qui animent nos réflexions contemporaines! Voici le programme en version courte et en version longue.
Organisée par Karen Akoka et Carolina Kobelinsky, cette journée nous conduira vers des espaces d’ouverture de la pensée, bien nécessaire en cette période plus que troublée!
Le samedi 10 octobre une partie de l’UB était invitée au festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris (CJC cinéma à retrouver là) dans un lieu magnifique : Mains d’œuvres à Saint-Ouen. Voici l’enregistrement de cette séance… sans les films commentés malheureusement!
Présenté et animé par les membres de l’Université Buissonnière.
À partir d’une sélection de films expérimentaux qui nous ont inspiré des réflexions de sociolinguistique politique, nous nous poserons les questions suivantes : quel rapport au langage ces films expérimentaux entretiennent-il ? Comment les formes langagières y sont-elles appréhendées ? Partant à la recherche d’une politique du langage, ces films seront à la fois l’occasion de questionner la représentation filmique de l’usage de la parole dans le cinéma expérimental et un moyen de questionner nos propres manières de faire de la sociolinguistique, en tant que chercheureuses.
Discussion ouverte entre un groupe de sociolinguistes, un public et un corpus de films dits expérimentaux travaillant le langage par de multiples approches.
Dans les années 70, la linguistique exerçait son pouvoir d’attraction sur une bonne partie des productions théoriques et artistiques, de la philosophie aux sciences humaines et sociales en passant par la littérature et le cinéma. Sa capacité à modéliser le fonctionnement du langage en tant que structure et à produire des concepts — notamment ceux de signifié et de signifiant1 — rejoignait sans doute une certaine idée de la modernité : les structures sous-jacentes mises au jour par les analystes avaient valeurs de preuves de scientificité irréfutables, c’est-à-dire de vérité incontestable.
Mais aujourd’hui encore, alors qu’un décentrement théorique a été opéré au sein des sciences humaines, aussi bien vis-à-vis de la Vérité que du formalisme nécessaire pour s’y approcher, les cinéastes et les artistes en général ont recours plus ou moins consciemment à diverses théories du langage issues de cette période. Or, depuis l’époque dite post-moderne, des approches comme la sociolinguistique, l’analyse du discours ou l’anthropologie linguistique ont largement remis en question ce cadre structuraliste, qui faisait du code son unique horizon, en resituant le rapport entre forme et sens dans un contexte, toujours mouvant et dynamique, dans des relations subjectives et surtout dans une histoire. Dès lors, la dimension politique du processus interprétatif est apparue sous un nouveau jour.
Langue, parole, discours, langage, signe, dialogue, voix, interaction… autant de manière de dire l’activité langagière. Mais combien de manières de la filmer ? De la mettre en images et en sons? Et qu’est-ce que ces différentes représentations nous apprennent quant aux rapports — poétiques, politiques, théoriques — des cinéastes expérimentaux au langage ?
Parce que le langage n’est pas qu’une question de sens et parce que le cinéma a toujours à voir avec le langage — qu’il le questionne explicitement ou non — , et parce que l’un et l’autre peuvent avoir une portée critique et réflexive, l’objectif de cet atelier est de faire dialoguer le regard cinématographique et celui du (socio)linguiste, à partir d’une sélection de films expérimentaux, autour d’une question : que font les cinéastes expérimentaux lorsqu’ils filment l’expérience du langage ?
Dans le cadre de la théorie saussurienne du signe linguistique, le signifiant désigne la forme acoustique du signe (les sons qui composent le mot, généralement transcrits en alphabet phonétique international), et le signifié désigne la face conceptuelle du signe (l’idée qui surgit lorsqu’on entend le mot). L’objet du monde physique désigné par le signe est quant à lui appelé référent, mais ne fait pas l’objet d’une analyse particulière par Saussure.
En Juillet 2019, l’université buissonnière a fait halte au Chammet pour partager quelques temps de l’expérience d’appropriation d’un lieu que cinq personnes ont investi à l’année : ancien site d’une colonie de vacances d’EDF à l’abandon, construite sur le modèle de l’architecture futuriste, de nombreux Parisiens y viennent l’été pour aider à la reconstruction des lieux de vie.
@sarah leleup
Pour l’université buissonnière, il s’agissait de partager les moments de vie commune et de réfléchir à la dimension politique d’un tel retrait du monde… Il est ressorti de ces journées quelques images, plusieurs films, ainsi que des textes, que nous restituons ici de manière brute…
Pour cet atelier sur « Langage et racialisation » nous invitons deux chercheur.e.s qui travaillent sur les processus de créolisation et de whitisation liés au pratiques langagières.
Comment penser le langage en lien avec la subjectivité? Comment la subjectivité peut-elle être envisagée politiquement à partir de la parole? Deux propositions en discussion: celle de Deleuze/Guattari et celle de Lacan.
Samed 15 février, à la La Colonie : comment perdre ou retrouver la langue perdue d’un père ou d’une mère africaine, avec Sarah Bouyain et Pascal Somé toutes les informations ici
Un père resté en Afrique que l’on redécouvre, une langue fantasmée jamais parlée, un pays que l’on n’a presque pas connu, la découverte des siens avec le français pour seul moyen d’expression : les situations sont nombreuses dans lesquelles une langue africaine a été éclipsée de la vie d’une personne vivant dans l’entre-deux des lieux.
Vous vous intéressez aux croisements entre voix, subjectivité, poétique, langage, inconscient, rêve…? Cet atelier est fait pour vous! Il a pour but de réfléchir ensemble à l’élaboration d’une pensée autour de ces croisements. Vous êtes tous et toutes bienvenu.e.s!